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Par Alessandro Giraudo
Au cours des dernières années trois grands mouvements ont caractérisé le marché mondial du gaz :
- Les Usa sont devenus le premier producteur mondial
- La Russie est en train de restructurer la géographie de sa production
- La Chine est devenue le premier importateur mondial
Évidemment, la crise ukrainienne est en train de bouleverser – encore une fois – les marchés de l’énergie, sans oublier les équilibres géo-politiques mondiaux, avec un impact dramatique sur l’économie, sur la finance, sur les marchés des matières premières …et sur les populations !
Avant tout, il faut observer que la production commercialisée mondiale de gaz naturel a augmenté de 2400 milliards de mètres cubes (Gm3) en 2000 à près de 4100 Gm3 en 2021. En 2020, à cause de la pandémie et de la baisse violente des prix, la production mondiale avait baissé de 2,9 % ; par contre, en 2021, la production a retrouvé son niveau de 2019 avec une hausse de 3,4 %. Selon les statistiques du Rapport Annuel sur l’Énergie de la BP (considérées la bible dans le monde du gaz), deux pays représentent 43 % de la production mondiale ; il s’agit des États-Unis et la Russie. Ils sont suivis par l’Iran (6 %), la Chine (5 %) et le Qatar (4 %).
L’essor du gaz de schiste aux USA
Depuis 2009, les États-Unis sont passés devant la Russie et redevenus le premier producteur mondial grâce à la forte hausse de la production des gaz de schiste qui a radicalement modifié le panorama gazier américain et mondial. Trois autres pays produisent du gaz de schiste : l’Argentine, la Chine (qui possède les premières ressources au monde) et le Canada, (mais avec un petit volume 35 Gm3 au total en 2020). L’Europe pourrait figurer dans la liste car elle possède des ressources de ce type ; mais la pression sociétale interdit ce type d’activité. Certains produits ajoutés à l’eau (on utilise 1084 produits chimiques dans les différentes technologies) qui est destinée à « casser » le sous-sol peuvent polluer les nappes phréatiques et modifier la structure du sous-sol des régions d’extraction. On injecte de l’eau à 300 bars de pression dans des puits qui ont une profondeur de 1500-3000 mètres ; l’eau est pure à 97% et les additifs représentent 3%.
Vers la moitié des années 2000, le trend baissier de la production gazière américaine favorise le lancement de projets pour favoriser l’importation dans le pays : en 2007 il y a même 43 projets. L’utilisation du forage horizontal et de la fracturation hydraulique avec une forte baisse des coûts avec les progrès technologiques dans le secteur font exploser la production : maintenant 78 % de sa production totale de gaz est d’origine de schiste, contre seulement 7 % en 2007. La production de gaz avec des méthodes traditionnelles baisse, mais le volume total produit entre 2010 et 202I grimpe de 60% et l’Energy Information Administration (EIA) a écrit que la production pourrait dépasser les 1000 Gm3 dès 2023.
Production de gaz naturel aux États-Unis
