You are currently viewing Matières premières : explosion de la production et de la consommation au cours des dernières 40 années, avec des prix réels relativement stables

Photo : Pixabay
Par Alessandro Giraudo

En moins de 40 ans, il y a eu une augmentation significative de la production de matières premières agricoles, minières et de l’énergie.

Et les prix réels (qui prennent en compte l’inflation du dollar car tous les prix sont exprimés dans la monnaie américaine) ont connu des hausses relativement modérées, grâce à l’incroyable développement et aux progrès de la technologie. Cette réalité peut clairement réfuter les prédictions catastrophiques du Club de Rome des années soixante-dix.

Quelle est la valeur du marché des matières premières ?

(Milliards US$ – 2019)

Valeur en %
Prod. animale 545.12 7.5
Energie 2895.41 40
Cereales+Oleagineux 591.14 8.2
Metaux 2472.91 34.25
Minérais (*) 201.53 2.8
Métaux Précieux 182.92 2.5
Coloniaux 331.58 4.6
TOTAL                                    7220.61 (**)

(*) = Bauxite, phosphates, soufres, etc. 
(**) = cette liste ne considère pas fruits, légumes, produits de la pêche, etc.
Source: Jacks, David Simon  Chartbook of Real  Commodities prices 1850-2020, Yale Univ. Papers, Feb. 2021

Probablement, ce montant de plus de 7,2 trillions de dollar sous-estime la valeur réelle du secteur. En effet, les calculs considèrent seulement les matières premières qui sont cotées sur les bourses et il y a encore beaucoup d’autoconsommation, de marché noir, de contrebande qui n’entrent pas dans les statistiques officielles. On peut estimer le montant total a environ 8 trillions de US$, un peu moins du PIB mondial.

Deux dates précises ont été choisies pour comparer les volumes de production : 1975 et 2019. Le choix de 1975 est motivé par le fait que la grave crise énergétique d’octobre 1973 avait déclenché une révolution dans le monde des matières premières. Le choix de 2019 est motivé par le fait que la crise de la Covid n’avait pas encore modifié de manière significative l’équilibre entre l’offre et la demande ; ces deux variables ont été fortement influencées par les décisions administratives des États de fermer les centres de production et de limiter la mobilité des personnes ayant un impact direct sur la production et la consommation.

Évolution de la production de certaines Matières Premières au cours des derniers 40 ans

Mathières premières

Sources: USDA, FAO, USGS, AIE, BP, WGC, ICCO,   OIC, CICC

Cette impressionnante hausse de l’offre a largement compensé la demande, en tenant compte de l’évolution de la population mondiale : en 1950, la terre était habitée par 2,6 milliards de personnes, en 1975 la population était de 4,079 milliards ; une quarantaine d’années plus tard, la population était en 2019 de 7,713 milliards et à la fin du mois de mai de cette année elle était estimée à un peu plus de 7,9 milliards !

Quelques autres statistiques peuvent illustrer le phénomène.  En 1975, l’agriculture pesait un peu plus de 1/3 dans la composition du PIB mondial, contre 17% en 2019 et le secteur industriel représentait plus de 40% du PIB en 1975, contre 30% aujourd’hui, même si en Chine l’industrie participe pour plus de 40% à la production du PIB, en ce moment.

Il y a divers éléments qui expliquent l’évolution de l’incroyable augmentation de la production mondiale de matières premières. Tout d’abord, l’agriculture utilise des engrais en très grandes quantités, probablement exagérées. De nombreuses terres agricoles qui ont été fertilisées pendant plusieurs siècles par du fumier et qui ont été cultivées avec des outils à main par les agriculteurs, peut-être avec l’aide d’animaux et de charrues, sont maintenant cultivées par de puissants engins mécaniques, avec l’utilisation d’irrigation artificielle, d’engrais spéciaux, de semences hautement sélectionnées (par exemple l’utilisation d’OGM) et de pesticides. Très souvent, les agronomes analysent la nature de la terre, la disponibilité d’eau et le climat pour suggérer le type de légume à semer.

L’impressionnante “révolution” russe 

Un cas très évident est représenté par l’incroyable évolution de l’agriculture en Union Soviétique. Au cours des années 70-80, l’URSS était l’un des plus grands importateurs mondiaux de céréales, de produits oléagineux et de sucre. Par exemple, en 1985, l’URSS avait importé 47 millions de tonnes de céréales (record)… en 2019, la production céréalière de la Russie et de l’Ukraine (sans tenir compte de celle du Kazakhstan et d’autres pays ex-soviétiques) avait été de 190,4 millions de tonnes sur un total mondial de 2139 millions de tonnes… mais les exportations (Russie et Ukraine) avaient dépassé les 92.8 millions de tonnes (25% des exportations mondiales de toutes les céréales). Cette révolution agricole du monde ex-soviétique a été réalisée grâce à un changement radical dans les systèmes politico-sociaux de production, la mécanisation, la réduction efficace du gaspillage de la production, une meilleure organisation du travail et des récoltes et avec l’utilisation généralisée des techniques et des sciences agronomiques.

Par ailleurs, il faut noter que les zones destinées à l’agriculture dans le monde, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, n’ont pas été significativement modifiées. Sur notre planète, seulement 29% de la surface est occupée par des terres.  En 1975, 37,4 % de ces superficies étaient consacrées à l’agriculture ; le pourcentage a atteint un niveau record en 1989 avec 39 %, puis est retombé à 37 % ces jours-ci. Ainsi, l’agriculture mondiale a également connu la même révolution technique que l’agriculture du système soviétique. L’utilisation d’engrais est très massive : dans les années Soixante, les pays à économie avancée utilisaient 88% de la production mondiale d’engrais ; cette part est tombée à 45% avec le poids plus faible de la production agricole dans ces pays sur la production mondiale tandis que l’emploi d’engrais dans d’autres pays est passé de 12% à 55%. De toute évidence, ces produits ont un effet négatif sur la terre et sur les nappes phréatiques, même s’ils permettent d’augmenter les volumes de la production agricole d’une façon significative, tout comme les pesticides. Il faut rappeler que le plus grand producteur d’engrais est la Russie (dans le monde, le gaz participe à la production de 70% des engrais) et le Brésil est le premier importateur mondial.

Il est nécessaire de souligner la forte hausse de la production de soja ; il s’agit d’un composant important de l’alimentation destinée à l’élevage d’animaux. Et la consommation de viande augmente considérablement dans le monde entier avec une nette amélioration du pouvoir d’achat de nombreuses populations, en particulier le monde chinois qui est devenu un grand producteur de viande, avec les célèbres « hôtels pour porcs ». Ce sont des fermes structurées comme un gratte-ciel sur huit étages reliés par des ascenseurs qui transportent des animaux, de la nourriture, du fumier et d’autres produits. Les statistiques sur la production d’animaux d’élevage sont très claires et confirment une plus grande consommation de protéines animales désormais disponibles sur les tables des populations qui ont bénéficié d’une hausse de leur pouvoir d’achat.

La production de matières premières coloniales

Les productions de café et de cacao, biens de consommation qui faisaient autrefois partie du luxe, ont également enregistré des augmentations significatives. C’est le cas du café cultivé au Vietnam qui, en dehors de la période de colonisation française, n’a jamais apprécié cette boisson ; aujourd’hui, le pays est le deuxième producteur mondial après le Brésil, précisément pour limiter les risques de gelées hivernales au Brésil sur les collines au sud de Rio (États du Minas Gerais, de São Paulo et du Paraná),   où le café est cultivé pour être exporté principalement vers les deux plus grandes zones de consommation: l’Europe et les États-Unis. Dans le cas du cacao, de nouveaux producteurs sont entrés sur les marchés, surtout en Asie : l’Indonésie (désormais quatrième producteur mondial), le Vietnam, la Thaïlande, les Philippines, la Malaisie ; l’Asie représente maintenant environ un quart de la demande mondiale. L’offre de sucre a également enregistré une forte hausse, surtout celle de canne qui, de 1965 à aujourd’hui, a été multiplié par quatre.

La production de vin, une boisson classique de la Méditerranée, a bénéficié d’un bond incroyable. Les agriculteurs ont observé que dans certaines régions au climat tempéré, les conditions climatiques sont similaires à celles du bassin méditerranéen ; de plus, ces terres sont très fécondes.  Et donc la vinification a explosé en Californie, au Chili, en Argentine, en Afrique du Sud, en Australie et même dans certaines régions de Chine. La participation de maîtres de chais français et italiens a favorisé ce succès, sans oublier l’incroyable développement de la production de raisins de table… et l’Inde figure maintenant dans la liste des producteurs de raisins de variété « Italia ».

Pétrole : la production multipliée par dix en 70 ans

Selon les statistiques de BP, la production mondiale de pétrole est passée d’environ dix millions de barils par jour en 1950 à cent millions ces jours-ci… mais les prix sont passés de 1,5 $ / b à plus de 100 $ aujourd’hui. Compte tenu de la perte de valeur du dollar au cours des 70 dernières années, le pétrole devrait coûter 12$ actuellement. Évidemment, les prix reflètent la nouvelle répartition des cartes entre producteurs et consommateurs : le premier tour de cette longue partie a commencé en octobre 1973. Les prix du pétrole ont poussé les producteurs à faire d’énormes investissements et à prendre des risques majeurs. Et les progrès technologiques ont fait le reste. Aujourd’hui, le pétrole est extrait à une profondeur de six mille mètres (maximum pour l’instant), les forages qui ont toujours été verticaux sont maintenant également réalisés avec des angles différents et l’utilisation de « ciseaux tricornes dentés » très sophistiqués. L’off-shore a été développé dans une large mesure avec des résultats brillants et des progrès importants ont été enregistrés dans les extractions de pétrole de schiste avec une réduction de plus de 50% des coûts de production, bien que l’impact environnemental nourrisse de nombreux doutes.

L’extraction du charbon a été considérablement accrue avec l’entrée en exploitation d’énormes gisements à ciel ouvert dans les régions où même le charbon de qualité moyenne/inférieure (lignite, par exemple) est extrait comme en Chine, en Inde, en Indonésie, en Allemagne, en Turquie. Les équipements d’excavation utilisées sont gigantesques et permettent de réduire les coûts et de rendre compétitif le produit qui, s’il était extrait dans les mines classiques avec tunnels souterrains, ne pourrait pas rivaliser avec la concurrence. Dans le secteur du gaz, les progrès technologiques ont aussi été extraordinaires avec l’utilisation de la technologie du gaz de schiste, la liquéfaction-regazéification, le transport de GNL dans d’énormes méthaniers (le premier est entré en service en 1966 et actuellement il y a plus de 2000 méthaniers dans le monde) et de grandes quantités de gaz avec des pipelines (plus de 1200 sont en service).

La production d’électricité a connu une véritable explosion. Le progrès n’est pas à mettre au crédit du monde développé dans sa totalité ; de nombreux pays émergents ont installé de grandes capacités de production avec différentes formules (fossile, nucléaire, hydroélectrique) et les 442 centrales nucléaires existantes ont été construites notamment après la crise énergétique de 1973 pour réduire la dépendance vis-à-vis des producteurs de pétrole. Dans le passé, il fallait en moyenne sept ans et demi pour construire et exploiter une centrale nucléaire ; actuellement, le temps nécessaire a doublé avec l’introduction de nouvelles technologies et, surtout, des normes de sécurité beaucoup plus strictes et contraignantes. Bien sûr, le développement de la production d’énergie éolienne et solaire avance à marches forcées, mais les premiers centres de production des deux types d’énergie n’ont été inaugurés que vers 2003, avec une augmentation significative de la qualité technologique.

Production d’énergie électrique d’origine nucléaire

Production d’énergie électrique d’origine nucléaire

Source: Our World in Data, 2022

Réduction des teneurs mais la production des métaux a été multipliée par trois

Au cours des quarante dernières années, les teneurs moyens des mines ont été réduits de moitié, mais la production a été doublée, dans certains cas triplée avec des pics encore plus élevés. Derrière cette réalité, il y a deux phénomènes importants : les investissements massifs dans de nombreux secteurs miniers et les énormes progrès technologiques qui ont permis d’absorber la chute vertigineuse des teneurs des mines et d’augmenter la production dans une mesure significative. À l’heure actuelle, de nombreuses mines fonctionnent avec des teneurs moyens proches de 4 kg de métal pur par tonne de minerai et il faut tenir compte du phénomène du « taux de découverture » (stripping), c’est-à-dire le volume de terre qui doit être extrait pour obtenir une tonne de minerai à partir de laquelle quelques kilos de métal pur sont obtenus. Encore une fois, le ratio de stripping a augmenté : il faut plus de tonnes de terre « stérile » (à extraire de toute façon) pour obtenir une tonne de minerai qui, à son tour, est traité pour produire du métal pur. Cela explique l’abandon progressif des mines aux rendements insuffisants (surtout en Europe) et le développement des mines à ciel ouvert (notamment en Asie, en Amérique Latine, en Afrique) où de gigantesques camions de carrière (dumpers) descendent dans l’immense trou « dantesque » pour être chargés de terre par des dragues géantes. De nombreuses mines sont maintenant équipées de dumpers de 350 tonnes et certaines utilisent des camions à benne basculante biélorusse « Belaz » qui peuvent transporter 450 tonnes, c’est-à-dire la charge d’une douzaine de camions semi-remorques circulant sur les autoroutes européennes. Diverses entreprises introduisent des véhicules téléguidés par des chauffeurs situés au bord de la mine ou même dans des bureaux très éloignés qui leur permettent de travailler dans un environnement beaucoup plus confortable. D’autres machines dans les mines de fond sont maintenant exploitées par du personnel et/ou des ordinateurs à distance, avec une utilisation intensive de l’intelligence artificielle et des drones employés pour la sécurité et la surveillance des mines à ciel ouvert. Les drones et les technologies de plus en plus sophistiquées sont utilisés dans l’exploration et le développement des activités minières.

LES 10 PLUS GRANDES MINES DU MONDE  

Nom                                                            Lieu Production Profondeur
BIGHAM CANYON UTAH/USA Cuivre 1200m
GARZWEILER ALLEMAGNE Lignite 200m
CHUQUICAMATA CHILI Cuivre 800m
MIRNY SIBERIE/RUSSIE Diamants 525m
CYU TOLGOI (*) MONGOLIE Cu, Au 466m
CARAJAS PARA/BRESIL Fe, Ag, Au, Ni 150m
GOLDSTRIKE NEVADA/USA Au, Ag 200m
KIRUNA SUEDE Fer FOND
GRAZBERG INDONESIE Cu, Au, Ag FOND
EL TENIENTE CHILI Cu, Au, Ag FOND

(*) Cette mine a une structure double : à ciel ouvert et mine de fond 
(Source: Berry, India “Top Largest Mines in the World” in Mining, Oct. 29, 2021 

Depuis plus de vingt ans, lorsqu’une mine à ciel ouvert atteint le fond du grand puits, une condition qui crée une situation difficile d’opérabilité et de sécurité, s’il y a encore des filons exploitables sous le puits, alors les tailles, les galeries et les travers-bancs sont ouverts dans le sous-sol. Évidemment, il est nécessaire de changer complètement l’organisation des travaux, même si les usines de raffinage sont préservées pour obtenir du métal pur, si celles-ci existent à proximité de l’installation minière. Les mines sont de plus en plus grandes ; par exemple, dans le cas des mines de cuivre, les dix premières du classement en termes de volume de métal produit représentent un quart de l’ensemble de l’offre minière de métal rouge dans le monde ; il s’agit donc de mines énormes, situées essentiellement dans la chaîne de montagnes qui monte des Andes aux Montagnes Rocheuses de l’Amérique du Nord.

Le cas de l’industrie aurifère, où les teneurs ont été réduites de plus de moitié, est très intéressant. Dans les années soixante-dix, l’Afrique du Sud était le principal producteur du métal jaune avec des teneurs moyennes de plus de sept grammes/tonne qui permettaient aux entreprises d’extraire du minerai même à 4000 mètres sous terre. Mais les teneurs ont baissé et de nombreuses mines dans le monde étaient prêtes à suspendre leurs activités ; seule la hausse des prix du métal a évité ces fermetures et permet à certaines entreprises situées en Australie et dans les archipels à l’est du grand continent de travailler dans des mines à ciel ouvert avec une teneur de 0,5 gramme/tonne…!

D’autre part, les entreprises cherchent à exploiter les sous-produits de l’extraction principale ; dans le passé cette opération était réalisée seulement si la teneur des filons de ces sous-produits était  élevée. Maintenant, les mines sont en mesure d’optimiser presque toute la production. Par exemple, de nombreuses mines de cuivre produisent également du cobalt ; d’autres qui extraient principalement de l’étain, du plomb ou du zinc peuvent obtenir avec des technologies sophistiquées des métaux tels que l’argent et l’or, parfois des platinoïdes.  Il faut se rappeler qu’une grande quantité d’argent (près de 50%) est obtenue comme sous-produit d’autres mines qui extraient essentiellement des métaux de base. L’industrie minière mondiale continue de se développer avec des investissements dans les anciennes mines pour augmenter la production et dans des mines totalement nouvelles. Il suffit de mentionner les noms de mines qui sont entrées en production au cours de la dernière décennie :  Freeport Gansberg (Indonésie), Cerro Verde (Pérou), las Bambas (Pérou) et Kakula (RDC). Mais il faut aussi noter qu’entre le moment de décider des investissements de prospection et le premier lingot de métal pur, 10 à 15 ans s’écoulent : il s’agit d’investissements lourds et risqués. Ces dernières années, de nombreuses banques internationales spécialisées dans la « project finance »  ont abandonné cette activité, jugée trop risquée.

Énorme hausse de la production et la consommation de terres rares

 Il existe peu de statistiques du passé sur la production de terres rares et de métaux stratégiques. Une étude de l’USGS estime la production de cérium, de lanthane, de néodyme, de terbium, de dysprosium et d’autres terres rares à 64500 tonnes en 1994 : la production est passée à 280 000 tonnes en 2021. Il est possible d’observer le même phénomène dans l’extraction d’autres métaux stratégiques, dont le lithium ; selon les estimations de l’USGS, la production mondiale en 1994 était de 6100 tonnes…. Cent-mille tonnes en 2021 ! La demande de ce métal pour la production de batteries destinées à l’industrie automobile et d’autres secteurs a explosé.

Enfin, il faut mentionner le recyclage. Lorsque les prix des métaux sont élevés, le phénomène de la récupération est largement favorisé. Le volume du marché du recyclage est estimé à un peu plus de 700 millions de tonnes pour un montant de 908 milliards de dollars, en ce moment. Les anticipations pour les années à venir tablent sur une augmentation annuelle d’au moins 5%, compte tenu des prix élevés des métaux et de l’orientation politico-sociale qui favorise la récupération des métaux et la réduction massive des gaspillages.

Évolution des prix réels

 Indice des prix des matières premières en US$

Indice des prix des matières premières en US$

(en termes nominaux et réels)

Indice des prix réels de trois secteurs des matières premières

Indice des prix réels de trois secteurs des matières premières
(base : 1900=100)
Source :  Jacks,Yale-Univ, 2021

Évidemment, il y a des moments de tension sur les prix qui coïncident avec les pics des cycles économiques, souvent amplifiés par la spéculation (du monde financier, mais aussi des producteurs et des consommateurs). Le secteur de l’énergie connaît les fluctuations des prix les plus violentes. Ce fait confirme le changement géopolitique des équilibres sur les marchés : il s’agit d’un bras de fer entre les producteurs et les consommateurs, gagné par les premiers avec la hausse furieuse de la consommation d’énergie dans le monde entier pour garantir le développement…il faut rappeler que la grande disponibilité d’énergie à des prix relativement bas (au début le charbon, ensuite le pétrole) a favorisé le décollage du développement économique mondial à partir de la moitié du XVIIIe siècle. Charbon, pétrole, énergie électrique, gaz et plus tard l’atome ont remplacé les énergies avec un rendement faible comme celle des muscles des hommes (et des esclaves), des animaux, du charbon de bois, de l’eau et du vent…même si, probablement, le monde s’oriente à utiliser l’eau, le vent et le soleil… à nouveau !